mardi 11 décembre 2012

Comment la biométrie va envahir nos vies


http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/innovation-competences/technologies/0202441991488-comment-la-biometrie-va-envahir-nos-vies-519165.php
J'ai publié ce matin dans les pages Innovation Compétences des Echos une enquête sur l'avenir de la biométrie.
Les chercheurs américains, français ou japonais nous prédisent un avenir où nous serons reconnus par les capteurs biométriques (voix, empreintes...) des téléphones et des ordinateurs. Les organisations dédiées à la protection de la vie privée confirment cet engouement pour la biométrie, mais s'en inquiètent.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/innovation-competences/technologies/0202441991488-comment-la-biometrie-va-envahir-nos-vies-519165.php

mercredi 5 décembre 2012

Comment Facebook nous range dans telle ou telle catégorie pour nous afficher des publicités ciblées

Gary Davis, Commissaire Adjoint à la Protection des Données en Irlande, explique comment Facebook nous range dans telle ou telle catégorie pour nous afficher des publicités ciblées lorsque nous nous connectons à notre profil.

Résumé des épisodes précédents : voici déjà plusieurs mois que j'ai constaté que Facebook permettait aux annonceurs de cibler des publicités en fonction de nos centres d'intérêt supposés pour certaines pratiques sexuelles ou certaines drogues illicites (lire l'épisode 1 : Les publicités Facebook ciblent nos préférences sexuelles ! ; l'épisode 2 avec l'avis de la CNIL et de son homologue irlandais ; l'épisode 3, avec la réponse officielle, mais décevante, de Facebook, ainsi qu'une interview de Benoit Dupont, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sécurité, identité et technologie de l’Université de Montréal ; l'épisode 4 avec l'ultimatum que la CNIL irlandaise avait lancé à Facebook).

Contactées, la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés), puis son équivalent (le Data Commissioner) irlandais, en charge du dossier Facebook (le siège social de Facebook Europe est en Irlande) ont confirmé qu'il s'agissait de données sensibles, dont la collecte était interdite sans le consentement express des internautes.

Dans son dernier rapport d'audit consacré à Facebook, le Data Commissioner irlandais avait donné quatre semaine à Facebook pour répondre à ces préoccupations.

La saisie d'écran ci-dessous, réalisée aujourd'hui même, prouve qu'il est toujours possible de concevoir une publicité sur Facebook ciblant les internautes en fonction de données sensibles.


J'ai sollicité une interview téléphonique avec un responsable du Data Commissioner irlandais. Gary Davis, Deputy Data Commissioner a accepté de répondre à mes questions.


Comment est-il encore possible de préparer une publicité sur Facebook utilisant des données sensibles, comme un intérêt pour certaines pratiques sexuelles ou des drogues illicites ?

Gary Davis : La position de notre organisme est très claire : les publicités ciblées utilisant les termes apparaissant dans la saisie d’écran que vous nous avez envoyée sont inacceptables. Le problème est qu’il existe des milliers de termes qui, dans certains contextes, peuvent être interprétés comme des données sensibles. Par exemple, le mot “voile” peut être anodin dans le cadre d’une page publiée par un magasin qui vend des voiles pour les bateaux ; mais il devient un terme sensible car connoté religieusement si l’on parle du “voile islamique”. Une des solutions que nous avions envisagées et dont nous avions discuté avec Facebook était la création, puis la mise à jour d’une liste noire de mots que les annonceurs n’auraient pas pu utiliser, mais, de toute évidence, cette approche était trop compliquée à mettre en œuvre, car il y aurait eu des milliers de mots concernés et ils n’auraient pas arrêté d’évoluer. Le réseau social s’est donc engagé à bloquer toute publicité utilisant des termes “sensibles”. La publicité ne sera pas affichée et Facebook entamera des poursuites contre tout annonceur qui, délibérément, n’aurait pas respecté les conditions de Facebook dans ce domaine.

Mais, normalement, Facebook devrait recueillir l’accord express des internautes avant d’utiliser des données sensibles à des fins marketing ou publicitaires ?
G. D. : Facebook regarde automatiquement les mots que nous utilisons lorsque nous mettons notre statut à jour, par exemple, puis note certains mots ou catégories pouvant servir au ciblage publicitaire. Dans ce cadre-là, il est difficile de recueillir l’accord préalable des internautes. Et, de toute façon, si Facebook respecte son engagement de bloquer et de ne pas afficher toute publicité utilisant des termes sensibles, ces données ne seront pas utilisées à des fins marketing.

Ne serait-il pas possible de demander à Facebook de révéler à tous les internautes qui le souhaitent dans quelles catégories publicitaires le réseau social les a classés ? C’est ce que fait par exemple Google avec son  gestionnaire de préférences pour les annonces : les internautes peuvent même décocher les catégories qui leur semblent inappropriées pour eux…
G. D. Les utilisateurs peuvent désormais avoir accès à ces termes, via les outils de téléchargement disponibles sur Facebook. [NDLR : voir  http://tousfiches.blogspot.fr/2013/01/comment-savoir-dans-quelles-categories.html]