mercredi 23 octobre 2019
Les réseaux sociaux, un danger pour la liberté d'expression et pour l'ouverture d'esprit ?
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De nombreux comptes sur Twitter sont
suspendus à la suite de certains propos ou de certaines polémiques. Pensez-vous
que les politiques de modération sur les réseaux sociaux empêchent la liberté
d'expression ?
D'une façon générale, la modération des
contenus publiés sur le Web est une tâche extrêmement compliquée, qui met à
rude épreuve les opérateurs qui en sont chargés et dans laquelle les moteurs de
recherche et les réseaux sociaux ont un rôle ambigu. Un travail compliqué ? Si tout le monde est d'accord sur les grandes
règles de la modération qui reposent sur quelques grands principes intangibles – on ne peut pas, par exemple, laisser libre
cours à la haine ou aux propos racistes
-, il est parfois difficile de définir précisément de tels propos. De
plus, la société évolue constamment : ce qui était toléré hier pourra être mal
vu demain. Sur le plan humain, visionner des vidéos ou des textes nauséabonds
est un travail très éprouvant psychologiquement dont les plateformes se
déchargent souvent auprès de sous-traitants employant parfois un personnel mal
formé et sous-payé. Enfin, le rôle des réseaux sociaux dans ce domaine est
ambiguë car il a été mal fixé dès le départ. La plupart des plateformes étant
américaines, elle se réfèrent à une loi américaine, la Section 230 du Communications Decency
Act, qui remonte à 1996 : les intermédiaires comme les réseaux sociaux ne sont
pas responsables des contenus qui y sont publiés par des tiers, ils ne sont pas
obligés de les modérer (sauf si des contenus interdits leurs sont signalés),
mais s'ils modèrent, ils peuvent le faire comme ils veulent. Je ne pense donc
pas que les réseaux sociaux se servent de leurs politiques de modération pour
censurer la liberté d'expression. Je pense plutôt que, dans ce domaine, ils
font – mal - avec les moyens du bord.
•
Les GAFAM sont-ils en train de mettre en
place un monde restreint, en employant des méthodes et des politiques
autoritaires (alors que leur promesse de départ était basée sur l'ouverture
d'esprit, le partage etc.) ?
Je
ne parlerai pas de méthodes ou de politiques autoritaires, mais de simples
pratiques commerciales. Comme toutes les entreprises soumises aux lois du
marché et en particulier au cours de Bourse, les GAFAM - et à travers Google, Apple, Facebook,
Amazon et Microsoft, on désigne toutes les entreprises high-tech du monde –
poursuivent un seul objectif : engranger le plus de bénéfice possible ; et
éviter d'en perdre. Ainsi, elles ne vont pas prendre le risque de se mettre à
dos les responsables politiques qui pourraient leur interdire l'accès à un
gigantesque marché comme la Chine. Pour optimiser leurs profits, les réseaux
sociaux jouent principalement sur les publicités que nous voyons. Pour pouvoir
nous montrer le plus de pubs possibles, ils doivent retenir notre attention
afin que nous passions toujours plus de temps sur ces plateformes. Pour retenir
notre attention, elles doivent nous proposer des contenus qui nous intéressent.
Les algorithmes des Facebook, Twitter et autre Instagram vont donc avoir
tendance à nous montrer les publications les plus populaires, les plus
sensationnelles ou les plus susceptibles de nous intéresser en fonction de ce
que nous avons déjà vu (effet entonnoir). In fine, oui, tout cela restreint,
malheureusement, notre ouverture d'esprit.
Article paru le 20 octobre 2019 sur le site Atlantico.fr
Copyright
Jacques Henno 2019
vendredi 12 avril 2019
« Enceinte "Alexa" : attention, Amazon nous écoute ! »
J'étais un des invités, vendredi 12 avril 2019, de l'émission Ça se comprend, animée de 16H à 17H par Thomas Hugues, sur C-News et consacrée à « Enceinte "Alexa" : attention, Amazon nous écoute ! ».
Thomas Hugues m'a demandé comment, au cours de mes conférences devant les collégiens et les lycéens, je faisais prendre conscience à ces derniers de toutes les données qu'ils transmettaient aux géants de l'Internet et des utilisations qui pouvaient en être faites.
Dans la petite vidéo de 38 secondes ci-dessous, voici une des réponses que j'ai faites : par exemple, en expliquant à nos ados que grâce aux données qu'ils fournissent gratuitement à Google ou à Facebook, ces entreprises sont en train de développer des outils d'Intelligence Artificielle qui vont peut-être les concurrencer dans quelques années, lorsqu'ils arriveront sur le marché du travail.
Thomas Hugues m'a demandé comment, au cours de mes conférences devant les collégiens et les lycéens, je faisais prendre conscience à ces derniers de toutes les données qu'ils transmettaient aux géants de l'Internet et des utilisations qui pouvaient en être faites.
Dans la petite vidéo de 38 secondes ci-dessous, voici une des réponses que j'ai faites : par exemple, en expliquant à nos ados que grâce aux données qu'ils fournissent gratuitement à Google ou à Facebook, ces entreprises sont en train de développer des outils d'Intelligence Artificielle qui vont peut-être les concurrencer dans quelques années, lorsqu'ils arriveront sur le marché du travail.
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