vendredi 4 novembre 2011

Comment Google s’y prend pour assécher certains marchés.


Les dirigeants de Google ont complètement asséché certains marchés. Prenons l’exemple des cartes et des images satellitaires. Il y a encore quelques années, le travail des cartographes représentait une vraie valeur ajoutée. Mais depuis que Google Maps propose ses produits gratuitement, cela vaut-il encore quelque chose ? «Les ingénieurs de Google ont une vision à long terme : ils n’hésitent pas à entrer sur un marché pour en détruire la valeur s’ils pensent que cela peut leur servir plus tard», rappelle Sébastien Etorre , directeur des opérations chez Specific Media, une entreprise spécialisée dans la publicité en ligne.

Ainsi, pour la cartographie, la vision à long terme portait sur les GPS : grâce aux immenses bases de données de Google Maps, Google peut proposer un service – gratuit – de guidage par GPS sur les téléphones portables fonctionnant sous Android. Un GPS gratuit ? Là, ce sont les mastodontes du secteur, comme Garmin, Navigon ou Tom Tom, qui ont du souci à se faire. Pour la cartographie, Google s’est même projeté encore plus loin : le prochain enjeu sera peut-être l’utilisation des cartes et du GPS par des voitures automatiques, capables de se diriger toutes seules. Vous n’y croyez pas ? Pourtant Google a déjà construit des prototypes, qu’il teste en Californie depuis 2009.

De même, le zèle que Google a mis à construire une bibliothèque numérique universelle en scannant tous les livres disponibles vise-t-il sans doute à « assécher » le métier d’éditeur ! Et, de là, à le transformer, en introduisant dans le modèle économique de l’édition, la… publicité. Début 2011, Google avait déjà numérisé 15 millions de livres provenant de 35 000 éditeurs et de 40 bibliothèques. Or les critiques sont de plus en plus nombreuses à s'élever contre le programme Google Books, accusé de ne pas respecter les droits d'auteurs, de monopole ou de clauses abusives.


«Google dispose là d'un monopole de fait, rappelle Robert Darnton, président de la Bibliothèque de l'Université Harvard, aux Etats-Unis . Microsoft a abandonné un projet similaire en mai 2008 après avoir numérisé près d'un million de livres.» En France, la bibliothèque municipale de Lyon a été la première a cédé aux avances de Google. En échange de la numérisation de ses 500 000 livres, Google a obtenu une exclusivité de 25 ans : pendant cette période, seul ce moteur de recherche pourra mettre en ligne les copies numériques des ouvrages. Et y insérer de la publicité, en lien avec les centre d’intérêts que révèlent les livres consultés ou les termes de recherche tapés pour y accéder..

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